Au travers d’un atelier dédié, les équipes de l’EHPAD L’Orée du Bois du Tronchet ont pu visualiser des bactéries présentes sur des objets familiers. ©DR
En France comme ailleurs, la journée mondiale de l’hygiène des mains est bien souvent l’occasion d’organiser des événements pédagogiques à destination des professionnels de santé. Le 21 mai dernier, entre 10h et 16h30, l’EHPAD L’Orée du Bois, situé au Tronchet, entre Rennes et Saint-Malo, accueillait ainsi une journée d’ateliers et d’animations dédiés à la prévention des risques manuportés. Sur place, Aurélie Bringtown, qualiticienne au sein de l’établissement, et Roseline Statuto, aide-soignante correspondante en hygiène, ont ici bénéficié de l’accompagnement expert de Cécile Vaubourg, infirmière hygiéniste, qui faisait alors partie d’un groupe d’IDE bretons mutualisés entre plusieurs EHPAD du département. « Au-delà des réunions préparatoires avec la direction de l’établissement, nous nous sommes régulièrement rencontrées toutes les trois dès le mois de mars pour travailler sur la campagne de communication et mobiliser le plus de professionnels possible autour de cette journée », se souvient l’infirmière, qui intervenait alors sur neuf établissements d’Ille-et-Vilaine.
Campagne d’information auprès du personnel, affichage de posters dans les vestiaires, intégration de la journée à l’agenda du logiciel de soins… Tous les moyens ont été mis en œuvre pour que les professionnels de l’EHPAD et ceux du foyer de vie adjacent soient partie prenante d’un événement pensé pour les former et les informer sur les enjeux liés à l’hygiène des mains. « Cela fait plusieurs années que nous travaillons sur le sujet, mais il est toujours bon d’effectuer un rappel des bonnes pratiques. D’autant que ce type de journée permet souvent de relancer une dynamique vertueuse, en renforçant à la fois la connaissance des recommandations et la motivation générale. À chaque fois, l’hygiène en ressort gagnante », constate Roseline Statuto.
Campagne d’information auprès du personnel, affichage de posters dans les vestiaires, intégration de la journée à l’agenda du logiciel de soins… Tous les moyens ont été mis en œuvre pour que les professionnels de l’EHPAD et ceux du foyer de vie adjacent soient partie prenante d’un événement pensé pour les former et les informer sur les enjeux liés à l’hygiène des mains. « Cela fait plusieurs années que nous travaillons sur le sujet, mais il est toujours bon d’effectuer un rappel des bonnes pratiques. D’autant que ce type de journée permet souvent de relancer une dynamique vertueuse, en renforçant à la fois la connaissance des recommandations et la motivation générale. À chaque fois, l’hygiène en ressort gagnante », constate Roseline Statuto.
Quatre temps forts
Vendredi 21 mai 2021, 35 professionnels de l’EHPAD et du foyer de vie (sur les 85 que comptent les deux entités) ont ainsi participé à une série de quatre ateliers, d’une durée comprise entre 15 et 20 minutes chacun – soit un peu plus d’une heure au total. « Un circuit spécifique a été mis en place pour que tous puissent assister à tous les ateliers », précise Cécile Vaubourg. Le point de départ était situé non loin de la zone de passage pour l’accès aux vestiaires ; les professionnels étaient tout d’abord incités à répondre à un quizz, avant de suivre un atelier d’observation, puis un atelier pratique et enfin un atelier d’information reprenant plusieurs vidéos du Réseau de Prévention des Infections associées aux Soins (RéPias). « Pour marquer l’événement, nous offrions également, en fin de passage, un diplôme et plusieurs cadeaux, tels que de la crème pour les mains », ajoute-t-elle.
Des boîtes de Petri ensemencées avec des objets de l’établissement
Très apprécié des agents, l’atelier d’observation, baptisé « Rendu des géloses » et basé sur l’examen d’un milieu de culture en microbiologie, a nécessité une préparation toute particulière : cinq jours auparavant, l’infirmière hygiéniste était venue effectuer des prélèvements au sein même de l’établissement. « Je demandais alors à l’un de poser ses doigts ici, à l’autre l’autorisation de prélever un échantillon sur un téléphone qui dépassait de sa poche au sortir d’une chambre… », se souvient amusée Cécile Vaubourg. Ensemencés ensuite dans une gélose au sang – un milieu de culture non sélectif – et mis trois jours en incubation dans une étuve à 37°C au laboratoire de microbiologie du Centre Hospitalier de Saint-Malo, ces tests ont été analysés et leurs résultats présentés aux professionnels. « La présence de nombreuses colonies de staphylocoques blancs et dorés, mais aussi de Bacillus, des bactéries présentes sur la peau, a été mise en avant », poursuit l’hygiéniste.
Ces micro-organismes désormais visibles n’ont pas manqué d’interpeller les professionnels présents. « Lors de ma formation, j’avais moi-même été très marquée par un atelier similaire », confie Roseline Statuto. Et c’est justement tout le but de cette animation très visuelle, qui a permis de tester des bijoux, des clés, des tablettes, des téléphones et une pléthore d’autres objets appartenant aux équipes de l’établissement. « Beaucoup ont été surpris du résultat, surtout lorsqu’il s’est agi de leurs propres doigts ou de leurs affaires personnelles. Mais l’effet n’en est que plus grand, et tous ont eu la preuve qu’il était vraiment nécessaire de se nettoyer et désinfecter régulièrement les mains, mais aussi les objets que l’on manipule souvent », poursuit Cécile Vaubourg.
Ces micro-organismes désormais visibles n’ont pas manqué d’interpeller les professionnels présents. « Lors de ma formation, j’avais moi-même été très marquée par un atelier similaire », confie Roseline Statuto. Et c’est justement tout le but de cette animation très visuelle, qui a permis de tester des bijoux, des clés, des tablettes, des téléphones et une pléthore d’autres objets appartenant aux équipes de l’établissement. « Beaucoup ont été surpris du résultat, surtout lorsqu’il s’est agi de leurs propres doigts ou de leurs affaires personnelles. Mais l’effet n’en est que plus grand, et tous ont eu la preuve qu’il était vraiment nécessaire de se nettoyer et désinfecter régulièrement les mains, mais aussi les objets que l’on manipule souvent », poursuit Cécile Vaubourg.
Caissons pédagogiques et gel hydro-alcoolique fluorescent
L’atelier pratique a pour sa part amené les professionnels de l’établissement breton ont à tester la friction des mains au gel hydro-alcoolique fluorescent, pour ensuite visionner le résultat dans des caissons munis de lampes UV. Effectuée de façon régulière, cette animation n’en est pour autant « pas sans intérêt », pour Roseline Statuto qui y voit « un bon moyen de faire un rappel », mais aussi « de former les nouveaux arrivants aux bonnes pratiques ». Concrètement, les participants à la journée, qu’ils soient soignants ou non, ont pu non seulement observer l’efficacité de leur propre friction des mains, mais aussi être à nouveau sensibilisés sur les différentes étapes d’une désinfection correcte des mains.
Car c’est in fine tout le but de cette journée à visée pédagogique : mettre à profit les animations proposées pour effectuer des piqûres de rappel sur ce geste barrière standard et renforcer par là même l’application des recommandations de bonnes pratiques. Le quizz réalisé en début de parcours, et auquel ont aussi bien répondu des soignants et des éducateurs que des personnels administratifs, des agents hôteliers et des membres du service technique, en est une nouvelle preuve. Les questions proposées, adaptées de la boîte à outils « Hygiène des Mains » réalisée par MATIS, la Mission d’Appui Transversal à la prévention des Infections associées aux Soins du RéPias, « ont permis aux participants d’en apprendre davantage sur l’hygiène des mains », constate Cécile Vaubourg. « Les résultats des quizz indiquent une maîtrise de l’hygiène des mains des professionnels issus des différents métiers », poursuit l’infirmière qui regrette néanmoins une méconnaissance de certains sur l’efficacité et la meilleure tolérance cutanée offerte par la friction hydro-alcoolique, en comparaison d’un lavage simple des mains. Par exemple, l’affirmation « La friction hydro-alcoolique est plus efficace que le lavage des mains sur les micro-organismes » a seulement vu 16 personnes, sur 35 répondants, répondre « vrai ».
« En tant qu’hygiéniste, notre travail ne s’arrête jamais vraiment », conclut en souriant Cécile Vaubourg. Cette journée a néanmoins permis de s’adresser directement à 35 professionnels, qui y ont tous appris quelque chose, « en particulier lors de l’atelier d’observation et dans les vidéos », précise Roseline Statuto. Depuis le début de la crise sanitaire, l’aide-soignante constate d’ailleurs « une plus grande attention » et « une meilleure observance des procédures », au sein de l’EHPAD comme du foyer de vie. « Tous deux sont des lieux de vie collectifs, où il est important que tous les agents soient formés à l’hygiène des mains », insiste l’aide-soignante qui se compte d’ores et déjà renouveler ce type d’initiative.
Article publié dans le numéro d'octobre d'Ehpadia à consulter ici
Car c’est in fine tout le but de cette journée à visée pédagogique : mettre à profit les animations proposées pour effectuer des piqûres de rappel sur ce geste barrière standard et renforcer par là même l’application des recommandations de bonnes pratiques. Le quizz réalisé en début de parcours, et auquel ont aussi bien répondu des soignants et des éducateurs que des personnels administratifs, des agents hôteliers et des membres du service technique, en est une nouvelle preuve. Les questions proposées, adaptées de la boîte à outils « Hygiène des Mains » réalisée par MATIS, la Mission d’Appui Transversal à la prévention des Infections associées aux Soins du RéPias, « ont permis aux participants d’en apprendre davantage sur l’hygiène des mains », constate Cécile Vaubourg. « Les résultats des quizz indiquent une maîtrise de l’hygiène des mains des professionnels issus des différents métiers », poursuit l’infirmière qui regrette néanmoins une méconnaissance de certains sur l’efficacité et la meilleure tolérance cutanée offerte par la friction hydro-alcoolique, en comparaison d’un lavage simple des mains. Par exemple, l’affirmation « La friction hydro-alcoolique est plus efficace que le lavage des mains sur les micro-organismes » a seulement vu 16 personnes, sur 35 répondants, répondre « vrai ».
« En tant qu’hygiéniste, notre travail ne s’arrête jamais vraiment », conclut en souriant Cécile Vaubourg. Cette journée a néanmoins permis de s’adresser directement à 35 professionnels, qui y ont tous appris quelque chose, « en particulier lors de l’atelier d’observation et dans les vidéos », précise Roseline Statuto. Depuis le début de la crise sanitaire, l’aide-soignante constate d’ailleurs « une plus grande attention » et « une meilleure observance des procédures », au sein de l’EHPAD comme du foyer de vie. « Tous deux sont des lieux de vie collectifs, où il est important que tous les agents soient formés à l’hygiène des mains », insiste l’aide-soignante qui se compte d’ores et déjà renouveler ce type d’initiative.
Article publié dans le numéro d'octobre d'Ehpadia à consulter ici